Température et hygrométrie
Un facteur important qui conditionne la conservation du mobilier est l'hygrométrie. Il est essentiel de trouver le bon équilibre. Le bois est comparable à de l'éponge qui peut gonfler ou rétrécir en fonction de l'humidité ambiante.
En général, lorsque la température augmente, il est bon de faire augmenter l'humidité, étant donné qu'elle s'évapore plus vite. Si l'hygrométrie n'augmente pas, il pourrait en résulter des éclatements dans les boiseries (en particulier, au niveau des meubles se trouvant très proches des radiateurs).
Par contre, quand la température est basse de manière prolongée, l'hygrométrie risque d'être élévée et de la moisissure pourrait apparaître surtout s'il fait sombre. Et dans les locaux peu aérés, les colles anciennes peuvent se ramollir et provoquer des décollements du placage et des assemblages.
Idéalement, le pourcentage d'humidité doit varier entre 55% et 65%, pour une température de 18° à 20°.
Pour mesurer le taux d'humidité, un hygromètre à cheveux est recommandé.
Il existe des solutions qui aident à atteindre le bon équilibre. Pour humidifier l'air, il est possible d'installer des saturateurs remplis d'eau entre les éléments des radiateurs. À l'inverse, pour assécher l'air, un déshumidificateur d'air peut être très utile.
Eclairage et luminosité
Pour maintenir la coloration du mobilier, il est préférable de le mettre à l'abri de la lumière. Les ultras violets peuvent très rapidement décolorer les boiseries, mais également les tissus, les tableaux, etc... Il est donc grandement recommandé de ne pas mettre de meubles à des endroits où le soleil est tapant. Il faut éviter également certaines lampes comme les allogènes.
Le grand classique est de voir arriver à l'atelier des meubles fortement jaunis. Le côté d'une commode peut être d'une belle couleur acajou tandis que l'autre est devenu pratiquement blanc sous l'action d'un soleil dont les rayons ont été agressifs durant quelques années. La seule solution pour récupérer la coloration initiale est de décaper les parties décolorées et de réaliser un nouveau polissage.
Autres conseils...
Lors des tâches ménagères, je déconseille l'utilisation de la loque à poussière particulièrement sur les meubles plaqués. Cela a tendance à provoquer des arraches de morceaux de placage ou de marqueteries. Je conseille par contre l'utilisation d'un plumeau. L'effet de l'électricité statique attire la poussière sur le plumeau, ce qui est beaucoup plus efficace et préférable pour l'entretien du meuble.
Dans le cas où un morceau de bois s'est décollé, il ne faut jamais le replacer en le faisant tenir par du scotch. En effet, lors du retrait ultérieur de ce morceau, le détachement du scotch risquera d'entraîner le décollement d'autres morceaux de bois. Il est préférable de récolter les morceaux dans un enveloppe, et de la conserver précieusement dans un tiroir du meuble par exemple.
Pour la conservation des meubles vernis, je demande toujours aux propriétaires de ne pas vaporiser sur les meubles des produits quelconques vendus dans le commerce. Ces produits dégradent le vernis plus qu'autre chose. Un meuble vernis n'a pas besoin d'entretien spécifique, hormis un survernis éventuel effectué par un artisan. Dans le même ordre d'idée, l'utilisation de la cire est à bannir (pour les meubles vernis). Cires et vernis ne sont pas compatibles entre eux.