Chaque objet a son histoire propre. Une histoire qui aura amené cet objet à traverser le temps selon les précautions que les propriétaires lui auront données. Le travail de restauration ou de conservation consistera à stabiliser les dégradations éventuelles subies. Et malgré les nombreux propriétaires bienveillants, l'objet aura pu souffrir de l'action des conditions atmosphériques au fil du temps. En effet, le taux d'humidité et la température jouent un rôle pas toujours faciles à normaliser. Voilà pourquoi on constate souvent des fissures sur des panneaux, des décollements de placages, des apparitions de champignons,... La lumière joue un rôle néfaste également, dont le soleil et ses rayons ultraviolets. Ceux-ci décolorent les bois et les tissus.
Avant de rédiger un devis, il convient de bien analyser l'état du meuble. De prendre note des points importants ou des détails sur lesquels des interventions sont envisageables, que ce soit pour stopper une dégradation ou pour un aspect esthétique. Il convient également de se mettre à l'écoute du propriétaire et de ses souhaits.
A partir de là, on fait le point sur les différents postes et on est en mesure de pouvoir apporter les différentes solutions possibles. Après avoir déterminé la nature du travail, différents postes de travail seront attribués. En découleront donc différents services.
Diverses solutions proposées
Le passage d'un meuble en atelier doit avoir comme finalité une conservation. Il n'est donc pas systématiquement nécessaire d'y faire une intervention ''lourde'' comme un décapage complet et donc une remise à nu des boiseries. En effet, en examinant un meuble, on peut être attristé par des éléments de marqueteries qui ont disparus, par des décollements ou des lacunes de bois précieux ou par un panneau fissuré. Là, doit se concentrer l'attention du restaurateur et assurément proposer de combler les éléments disparus. Par contre, même si le meuble mériterait éventuellement de reprendre un peu plus de couleurs, il est possible dans certains cas, de s'en abstenir. Et donc, de garder l'ancien vernis. Dans ce cas-ci, un surpoli serait proposé. Mais il est important de dire que les interventions proposées se font toujours au cas par cas. D'un meuble à l'autre, les dégradations sont différentes et les solutions proposées peuvent être différentes aussi. D'autant plus, en tenant compte des souhaits du propriétaire.
Ci-dessous, voici les photos d'une commode Empire avant et après restauration. Il y avait des greffes de placage d'acajou à y effectuer. Il a été possible de patiner préalablement les pièces lacunaires de placage avant de les incorporer au meuble. Après quoi, un surpoli général a été fait. L'ancien vernis était pourtant dégradé à certains endroits.

Il est possible d'aller plus loin quand l'aspect du meuble est décoloré et dont le vernis a jauni. Dans ce cas, on se trouve en présence d'un meuble dont l'apparence a bien changé depuis sa conception. A tel point qu'il peut être difficile de distinguer l'essence de bois qui se cache sous un vernis devenu laiteux. On peut parler ici d'une conservation-restauration. Outre ce qui peut-être fait pour stabiliser les décollements et autres, on peut envisager ici de donner au meuble un traitement de fond. Soit un décapage local ou complet et ensuite un nouveau polissage/vernissage.
Ci-dessous, voici les photos avant et après restauration d'un côté d'une commode napolitaine. Avant le décapage, il était difficile de distinguer les essences de bois dont le meuble est composé. Par après, on découvre de belles flammes de noyer.

Qu'il s'agisse d'un meuble en bois massif ou en bois plaqué, le principe est le même : on ne propose un traitement que sur les parties qui sont dégradées soit parce que les matériaux n'ont pas résisté au temps, soit parce qu'une intervention précédente est erronée. Il faut aller à l'essentiel. Non seulement on respecte evidemment les essences de bois, mais on fait des recherches pour trouver les catégories adéquates au niveau de la structure. En parlant d'acajou, il y a l'acajou moucheté, la ronce d'acajou, le bois de fil, etc... En parlant de chêne, il faut trouver la maille qui correspond, etc...